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21 mai 2014

Barbe Bleue, conte et variantes

Barbe Bleue

Version antérieure, L'Oisel emplumé http://fr.wikisource.org/wiki/L’Oisel_emplumé

Voir commentaire http://groupe-jung.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=50:figures-du-couple-persecuteurprotecteur-dans-le-monde-interieur-du-traumatisme-laurent-meyer&catid=38&Itemid=76

Laurent Meyer reprend de Kalsched l’exemple du conte de Grimm « Fitcher’s bird ». Ce conte, proche de celui de Barbe Bleue, nous montre un sorcier, face sombre du Soi, qui capture l’une après l’autre, trois sœurs, figures de l’innocence du Soi clivé protégé par les défenses archaïques. Il y a deux mondes, celui de la réalité et celui de l’imaginaire. Le sorcier exprime l’interdiction, sous peine de mort, d’entrer dans une pièce, où se trouvent les restes démembrés de ses crimes, mais donne aux jeunes filles la clé pour y entrer, en même temps qu’un objet protecteur, un œuf. Le sorcier n’est donc pas le mal absolu, il a peut-être l’espoir secret que le principe de vie, l’œuf puisse un jour l’humaniser. Seule la cadette des filles saura se préserver grâce à cet œuf. Les deux premières peuvent être vues comme illustrant l’envoûtement du moi traumatisé par la face négative du Soi primaire. Il faut briser le sortilège, et c’est un processus violent. Une fois ses sœurs remembrées, la dernière sœur utilise la ruse pour les faire ramener à la maison par le sorcier lui-même et ensuite elle se travestit en oiseau, qui incite le sorcier et tous ses invités à entrer pour la noce de la cadette et du sorcier dans le château où ils seront détruits par le feu, avec l’aide des hommes envoyés à la rescousse par les sœurs retournés chez le père.

La ruse doit être employée, c’est la figure du Trickster qui est une représentation archétypale ambivalente qui est un , agent possible de transformation, car il porte les deux côtés du clivage, il et permet de restaurer une capacité transitionnelle.

Le sorcier est ici l’équivalent de la destructivité primaire infantile, devenue diabolique du fait du traumatisme. Pour aller vers un moi humain ancré dans la réalité, les puissantes énergies du Soi archaïque doivent être sacrifiées. Le palais du sorcier si magnifique doit être détruit, le sacrifice est nécessaire. Pour cela, les hommes envoyés par les sœurs sont nécessaires, c’est la face positive du masculin, l’agressivité masculine au service du développement du moi.

http://www.ac-caen.fr/ia50/circo/val/peda/un%20livre%20pour%20l%20ete%202011/Barbe%20Bleue/interpretations%20de%20barbe.pdf

La Barbe-Bleue de Perrault

Bruno Bettelheim nous informe, dans son livre La psychanalyse des contes de fées, que La Barbe-Bleue reprend des thèmes anciens de contes russes ou scandinaves. La mise à l’épreuve de l’épouse par exemple rappelle que dans certaines parties du monde, seule l’infidélité conjugale, parmi les manquements possibles de la femme, autorisait le mari à la tuer. Autre motif important, celui de la clé maculée de sang, il prévient le mari d’un forfait ou d’un meurtre, dans ce cas-ci, celui de l’infidélité et du manque de loyauté.

 

Grimm L'Oiseau d'Ourdi

Barbe-Bleue et L’oiseau d’Ourdi traitent tous deux du thème de la chambre interdite. Les éléments qui dénoncent la femme sont la clé dans Barbe-Bleue et l’œuf dans L’oiseau d’Ourdi. L’œuf est le symbole de la sexualité féminine; la clé, celle du sexe masculin. Dans les deux contes, la fidélité des jeunes filles est mise à l’épreuve avant le mariage. La transgression du secret est un acte de trahison qui mérite châtiment : la mort. Comme pour la version de Cendrillon, les frères Grimm vont plus loin dans la cruauté et la violence des actes. Les scènes policées et élégantes de Perrault deviennent plus sanglantes. On assiste à un véritable bain de sang et de chair humaine.

 

Conte breton, Barbe rouge

Barbe-Rouge s’était marié sept fois et avait perdu successivement ses femmes au bout de peu de temps de mariage. Avec la huitième, il vécut dix ans et eut deux filles et un garçon. Un jour, il lui prit une telle haine contre sa femme qu’il résolut de s’en débarrasser. Quand elle rentra de la messe, il lui annonça sa décision de la tuer. Elle consentît à condition de porter ses habits de noces. A l’étage, elle retarda le plus qu’elle pu l’heure de son exécution et fit des signes à des cavaliers passant par là. Lorsqu’elle dut descendre, des militaires vinrent la secourir et tuèrent Barbe-Rouge. Au bout de son deuil, elle se maria avec l’un d’entre eux.

Commentaire

Ce conte, tiré du livre des Contes populaires bretons recueillis par F.-M .Luzel, semble être un mélange de la version traditionnelle de Barbe-Bleue et d’une comptine célèbre «Promenons-nous dans les bois...».

En effet, un leitmotiv revient régulièrement dans le conte : « J’aiguise, j’aiguise mon couteau, pour tuer ma femme qui est en haut » et elle répond à ce refrain qu’elle n’est jamais complètement prête « Non, je n’ai encore mis que mon cotillon de dessous [...] Non, dit-elle je suis à chausser mes bas. Etc... » Au final, Barbe-Rouge s’impatiente comme dans le conte de Perrault et elle descend de mauvaise grâce en priant pour qu’un brave chevalier vienne la délivrer.

 

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