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31 octobre 2022

Dr Jill Bolte Taylor, AVC, cerveau

https://www.lefigaro.fr/livres/2008/11/07/03005-20081107ARTFIG00018-l-incroyable-guerison-du-dr-jill-bolte-taylor-.php

Jill Bolte Taylor, neurobiologiste renommée, est passée de l'autre côté du voile. Son accident vasculaire cérébral, qu'elle a suivi consciente, lui a permis une nouvelle approche de la vie qu'elle raconte dans «Voyage au-delà de mon cerveau» (Éditions J.-C. Lattès). Phénoménal succès de librairie aux États-Unis, aujourd'hui en vente en France.

Pour une chance, c'est une fameuse chance ! «Combien de chercheurs en neurosciences ont l'opportunité de vivre par eux-mêmes un accident vasculaire cérébral ?» Jill Bolte Taylor exulte. Elle a deux ou trois messages à faire passer, et les vingt-deux langues dans lesquelles son livre est traduit, son passage aux États-Unis dans le show d'Oprah Winfrey et le projet de film pour lequel Jodie Foster est déjà partante ne lui semblent pas de trop. Parce que des bonnes nouvelles, il y en a. Déjà celle-ci, et c'est une neuro-anatomiste qui le dit : «L'hémisphère droit de notre cerveau est programmé pour le bonheur, la paix, la compassion.» Et celle-ci encore : «Le circuit neuronal de la colère est mobilisé durant exactement une minute et demi, après quoi la tension retombe. Libre à nous de ne pas donner suite.» Et cette autre : «La plasticité des neurones donne à chacun la possibilité de “virer à droite” et de choisir la paix et l'amour plutôt que l'affrontement.» Il ne s'agit pas là d'une déclaration de foi politique, mais d'un constat scientifique rendu possible il y a environ neuf ans, lorsque la neurobiologie s'est rendu compte que les transmetteurs du cerveau étaient en constant renouvellement.

Une synapse n'y retrouverait pas ses petits. Quel rapport avec le grave accident vasculaire cérébral (AVC) dont fut victime Jill il y a douze ans ? Comment une longue et pénible convalescence qui l'a obligée à un corps à corps de tous les instants avec son hémisphère gauche a-t-elle pu rendre le professeur de l'Université de l'Indiana et porte-parole de la Banque des cerveaux de Harvard quasiment bouddhiste ? Nous avons ici le fruit d'un long cheminement entre souffrance et émerveillement. C'est le 10 décembre 1996, à 7 heures du matin, que la scientifique s'est réveillée avec une terrible douleur derrière l'œil gauche. Une bonne douche et il n'y paraîtra plus, s'est-elle dit. Oui, mais cette grande admiratrice du cerveau sentait que les cinquante milliers de milliards de cellules constituant son corps ne répondaient plus. Ses mouvements étaient saccadés, les sons déformés, l'équilibre lui manquait. Puis elle perdit peu à peu la perception en trois dimensions. Puis les informations qui étaient sa vie : s'habiller, aller au travail. Mais où se trouve ce travail ? Et comment conduit-on une voiture ? Tout cela en tentant d'analyser ce qui était en train de lui arriver. Plus tard, elle sut que son cortex moteur était atteint lorsque son bras droit refusa tout office. Mais nulle peur : en même temps, une douce euphorie la gagnait. Ce n'est qu'au terme d'un effort surhumain et au milieu d'un écroulement de neurones - son hémisphère gauche était en pleine hémorragie, mais elle l'ignorait encore - qu'elle comprit l'urgence d'appeler des secours. Mais les chiffres n'avaient plus de signification pour elle. Elle chercha, toujours en luttant contre le sentiment de béatitude qui l'envahissait, un nom qu'elle connaissait bien. Dans un éclair, elle comprit qu'elle avait un AVC. Elle compose comme un enfant le numéro de son bureau à la Banque des cerveaux. Son ami, le Dr Vincent, est au bout du fil. Jill essaie alors de bredouiller quelque chose. Mais c'est un borborygme qui sort. «Mince, on dirait un chien qui aboie», songe-t-elle, réalisant que le centre de la parole est atteint.

Le Dr Vincent comprend quand même. Quand on la transporte enfin à l'hôpital, chaque geste la fait sombrer dans un épuisement qui l'emporte dans le sommeil. Mais alors là, quelle merveille ! «Mon énergie spirituelle flottait en suspension autour de moi, telle une baleine géante dans un océan d'euphorie muette.» L'anatomiste aurait diagnostiqué : perte du cerveau gauche, qui baignait dans son sang, et donc report de toutes les sensations à travers le crible du cerveau droit.

Mais elle n'en était pas là. Commença une longue convalescence avec sa mère, qui comprenait le besoin frénétique de sa fille de dormir. Entre deux sommes, séances de rééducation. Se dresser sur son séant, tenter de comprendre ce qu'on vous dit, retrouver les mots disparus. Puis ce fut le tour des lettres. Jill dut réapprendre à lire. À conduire. À réussir un puzzle. À monter des escaliers…

Au fur et à mesure que sa vie se remettait en place - elle recommença ses conférences six mois après l'AVC - le Dr Bolte Taylor réalisa qu'elle avait une nouvelle mission à mener auprès de tout individu doté d'un cerveau : «Si mon odyssée intérieure m'a appris une chose, c'est que la quiétude est à notre portée. Il nous suffit, pour y parvenir, de faire taire la voix de notre hémisphère gauche dominant.» Cette voix compte, bavarde, évalue, suppute. Elle est capable de vous souffler les pires idées : découragement, fureur, peur. Elle nous structure aussi par le langage, la raison, la connaissance. Comment utilise-t-on alors son hémisphère droit ? Nul manuel ne nous a jamais appris le bonheur par mobilisation latéralisée de la matière grise. Jill Bolte Taylor suggère des pistes : la méditation, la création artistique, la prière.

Avis

étudiant 1° année médecine, 2016,

Ma résolution après avoir lu ce livre tient donc en deux mots: faire taire mon hémisphère gauche pour m'approcher à mon tour ne serait-ce que quelques secondes de ce "nirvana" qui nous est décrit (car oui je pense que c'est possible au même titre que les moines bouddhistes méditent ou que les catholiques prient jusqu'à entrer en communion avec la nature, l'univers ou une puissance divine); et voir le monde qui m'entoure et le prochain avec plus de complaisance et de "compassion" (mot cité souvent par l'auteure).
Voilà, je conseille donc ce livre à tous! Que vous soyez des victimes d'AVC ou des proches de victimes, ou même comme moi juste des gens avides de nouvelles connaissances, je ne pense pas que vous serez déçus de ce voyage au delà de votre cerveau! Alors, sur ce, bonne lecture et bonne leçon de vie! D'autant plus que la pointe d'humour de l'auteure n'est pas sans me déplaire.

Citation

« La disparition des frontières de mon corps, plus subtile que le plus subtil des plaisirs à notre portée en tant que créatures de chair et de sang, m'a plongée dans un bonheur sans nom. Il m'a semblé évident, alors même que ma conscience se prélassait dans une quiétude bienfaisante, que l'immensité de mon esprit sans bornes ne parviendrait plus jamais à regagner le cadre étriqué de mon enveloppe charnelle. [...] Je n'existais plus que dans un lointain espace-temps indépendant de ma perception habituelle du monde. Ce que recouvrait jadis la notion de "moi" ne survivrait pas à une catastrophe neurologique d'une telle ampleur. le Dr Jill Bolte Taylor venait de disparaître à jamais ce matin-là. Qui donc avait survécu ? »

 

https://ma-vie-quantique.com/le-temoignage-de-jill-bolte-taylor/

Au cours de cet étrange épisode, elle a perdu toute notion de limites corporelles. Elle ne distinguait plus son enveloppe physique de ce qui l’entourait, elle percevait simplement de l’énergie. Puis, par intermittence, elle revenait à ses perceptions habituelles. A force d’allers-retours entre un état expansé et un état où le mental reprenait le dessus, elle a finalement réussi, non sans difficultés, à appeler les secours.

Cette expérience insolite l’a conduite à émettre des hypothèses quant au fonctionnement des hémisphères cérébraux. Selon elle, le cerveau droit fonctionnerait dans l’ici et maintenant et traiterait toutes les informations simultanément. Il serait associé au liage perceptif. Ainsi, il construirait une représentation unifiée des choses à partir des perceptions visuelles, olfactives, auditives etc.

Le cerveau gauche, quant à lui, fonctionnerait de manière linéaire, et par comparaison. Il se focaliserait sur les détails du moment présent, en les classant et en les comparant aux événements passés afin de savoir comment agir dans le futur. Cet hémisphère serait le siège du langage et de la distinction des choses entre elles. Il pratiquerait une sorte d’étiquetage mental des perceptions sensorielles.

Pour la scientifique, le cerveau abriterait en fait deux consciences cognitives. D’une part celle de l’hémisphère gauche, traitant les informations sous l’angle de la séparation, du détail et de l’identité. D’autre part celle de l’hémisphère droit, engagé dans le présent, la globalité, l’unité, représentant en somme l’aspect non-local de la conscience. Elle dit ainsi que « l’hémisphère droit de notre cerveau est programmé pour le bonheur, la paix, la compassion » [1] et que « la plasticité des neurones [2] donne à chacun la possibilité de « virer à droite » et de choisir la paix et l’amour plutôt que l’affrontement. »

les informations relatives aux fonctions cognitives – telles que la vision, l’audition, la mémoire… – seraient traitées par l’un ou l’autre des hémisphères.

Or, au regard des travaux effectués depuis quelques années en neurosciences [5] sur les troubles fonctionnels occasionnés par une lésion cérébrale, la réalité est plus subtile. Il existerait plutôt une complémentarité dans la façon dont les deux hémisphères cérébraux traitent l’information. Ainsi, le langage par exemple ne dépendrait pas exclusivement de l’hémisphère gauche. Celui-ci s’occuperait des aspects liés à la grammaire et à la production des mots, mais l’hémisphère droit jouerait également un rôle important en gérant l’intonation et l’accentuation.

Pour ma part, j’aurais tendance à placer la distinction non pas, effectivement, entre les deux hémisphères mais plutôt entre le mental et la conscience. Cette dernière étant à mon sens non-localisée et soutenant l’expérience du mental et de l’hémisphère gauche. Mais quoi qu’il en soit, cela ne change rien au message essentiel que Jill Bolte Taylor nous livre : ce que nous croyons être n’est pas ce que nous sommes.

Malgré tout, nos expériences respectives se rejoignent en ce sens où elles nous ont fait vivre un élargissement de notre conscience. Jill Bolte Taylor l’exprime de cette façon : « Je dois avouer que la nécessité d’admettre que notre vision du monde extérieur et notre relation à lui découlent de notre « câblage » neurologique, m’a libérée tout en me posant un défi de taille. Jusque-là, je n’étais donc que le pur produit de mon imagination ! » [6]

J’ai quant à moi utilisé les mots « mental » et « conscience », mais de toute évidence, nous parlons de la même chose. J’ai également, tout comme elle, fait l’expérience d’une sérénité absolue dans l’ici et maintenant. Bien que ce fut sur un laps de temps très court, cet état hors du mental me reste néanmoins accessible. A l’image de ce qu’explique avec ses propres mots la scientifique dans son livre témoignage : 

« [Mon émotion] ne persiste plus d’une minute et demie que lorsque je laisse le circuit neuronal correspondant activé en boucle. Je n’en reste pas moins libre à tout moment d’attendre que ma réaction se dissipe en me concentrant sur l’instant présent plutôt que de me laisser happer par le fonctionnement répétitif de mes neurones. Le « câblage » de notre système limbique a tellement tendance à programmer nos réactions que nous avançons souvent dans la vie en pilotage automatique. »

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